IMPLICATION DANS L’APPRENTISSAGE AU PERMIS DE CONDUIRE
Implication : se donner les moyens intellectuels pour assouvir un désir profond. Engage à la réussite d’un projet par le jeu multifactoriel de l’instigateur et de son environnement immédiat qui peut concourir favorablement à sa quête : l’implication s’appuie sur des éléments psychologiques encadrés de moyens techniques. En analogie au véhicule on peut dire que l’implication est un moteur (récepteur) qui se nourrit d’éléments disparates (environnement) et de par un process particulier (imbrication / enchainement) permet une réponse attendue (force / réussite). C’est un chaîne où chaque maillon à son importance : il appartient à son prédécesseur et donne à son suivant : par un jeu de boucle on peut faire un by-pass de quelques éléments, mais la plus grosse partie de l’ensemble a sa raison d’être
Un projet mal élaboré ou dont la finalité n’est pas claire à toute chance de ne pas réussir ou tout du moins mettra plus de temps à aboutir. L’implication a le besoin en amont d’une réflexion en profondeur sur les tenants et les aboutissants. Un environnement défavorable peut par son adversité être à l’origine d’une perte de motivation dans l’effort = l’implication ne se suffit pas à elle-même : elle est un système de rétroaction permanente qui lui donne une force constante voire décuplée apte à lever les barrières des difficultés qui se dressent dans la construction du projet
Pour un candidat au permis de conduire il est impératif de prendre « à bras le corps » sa formation : il en va de la motivation directe car le meilleur supporter devant l’effort reste le sportif lui-même. Seulement cette attitude est trop souvent absente pour dire qu’elle est un fait naturel : le formateur a donc une obligation morale de vérifier son existence, et au besoin de la révéler et de faire prendre conscience à l’élève de cheminement de cette sève qui doit lui apporter l’énergie nécessaire à la réalisation de son droit à conduire. Il y a une source environnementale et personnelle, puis un travail de formation où l’échec et réussite s’entremêleront, pour aboutir à un pass particulier. La société a une grosse partie de son économie fondée sur le véhicule : c’est un handicap réel de ne pas posséder cette autorisation administrative ; ne pas avoir le permis est aussi pour donner une impression de rejet du système et enclenche la marginalité de la personne au regard de l’ensemble. C’est au formateur que revient la tâche de montrer l’importance du but à atteindre ; c’est à lui aussi d’être le « facilitateur » dans le cheminement de l’apprenant ; le formateur doit lui-même être impliqué en ayant continuellement en tête le rapport de l’acquisition du titre au regard de la vie en société
Le permis de conduire est une affaire de plaisir (loisir / famille) voire d’obligation personnelle (professionnelle) ; il est une reconnaissance sociale avant d’être un droit légitime au déplacement. Le voyage peut avoir des consonances qui vont du simple achat du pain à la traversée et la découverte d’un grand nombre de pays. L’utilisation d’un véhicule est une forme aussi de liberté psychologique au-delà de celle de lieu
L’implication pour préparer et réussir son permis est donc une affaire personnelle mais avec une résonance vis-à-vis de ceux qui ont en charge la formation et l’évaluation de cette formation. L’implication de « son apprenant » commence avant la formation : réfléchir au pourquoi et au comment de la formation sont des prérequis indispensables : il faut se donner le temps de la préparation : il n’est de bonne terre que celle que l’on a préparée. Le formateur ne peut donc se satisfaire d’une neutralité personnelle : toute sa personne se doit d’être positive et de faire rayonner cette positivité
On peut comprendre que certains candidats manquent d’implication malgré les efforts répétés de son environnement. Mais le formateur doit optimiser son approche en pensant dès le départ que l’implication est pour un grand nombre naturelle. La représentation sociale de cet examen est assez claire. Il reste un nombre limité de personnes qui nécessiteront une approche plus intimiste pour favoriser leur implication du fait principal que leur analyse de cet examen reste erronée : leurs représentations s’appuient sur des aprioris non fondés inculqués souvent par l’histoire de leur parents ou l’environnement médiatique. Le formateur a donc devant lui des ressources, des énergies latentes : son travail nécessite une implication certes qui est facilitée par les us et coutumes de la société. Il n’en reste pas moins qu’il est le garant de l’émergence de l’implication pour un nombre particulier et il doit prendre conscience que son implication peut avoir raison du manque d’implication flagrant de certains : on ne peut jeter l’éponge sans avoir combattu
Montrer des faits, des statistiques non discutables et suffisamment lisibles sera pour modifier leur analyse et les mettre en meilleure position au regard du travail psychomoteur à accomplir : la réussite au permis est une construction multifactorielle qui ne peut se satisfaire de la facilité
Des imposés sont donc obligatoires pour l’encadrant : le premier connaître son candidat : qui est-il, ses motivations, son parcours sa vie. L’élève doit aussi connaître son formateur dans les grandes lignes. Sans rentrer dans un rapport intimiste, car les parties doivent garder leur jardin secret, il n’en reste pas moins que nous sommes dans un travail de la cordialité, du partage derrière un volant vis-à-vis d’inconnus qui utilisent le même environnement routier. Avoir cette attitude d’échange à l’intérieur du véhicule est pour créer de facto une attitude similaire vis-à-vis de l’extérieur. C’est une ouverture d’esprit qui est nécessaire : l’égoïsme au volant est à mettre en corrélation avec le pire des scénarios possible sur la scène routière : l’accident
Le formateur encadrant doit ensuite se donner et donner les moyens techniques à son apprenti. Le premier reste la voiture école mais le fait que toutes les auto-écoles mettent à disposition ce moyen pour un résultat national de 55% démontre que l’on ne peut accepter la situation pédagogique qu’il n’y ait que ce moyen. Il n’y a pas de petit moyen ni de gros qui ne peuvent consolider l’objectif final poursuivi : faire un conducteur sûr apte à réussir un examen administratif. De la voiture figurine en mousse, au simulateur 3 écrans on trouve sur le marché un ensemble d’aides pédagogiques qui vont de la dizaine d’euros à des milliers. Toutefois ce n’est pas le prix qui fera l’interactivité même si on peut se dire qu’un IPAD laisse plus de possibilité qu’une tablette à feutres effaçables. Ce qui importe c’est que les moyens offerts sont là pour montrer de manière visible l’implication du formateur vis-à-vis de son élève. Attention le moyen technique ne se suffit jamais à lui-même et nécessite une mise en œuvre par l’encadrant ; ces supports sont pour montrer que l’on ne recule pas pour offrir un plus ; il semble important que dans la liste de ces moyens figurent un ou des supports papiers qui permettront de laisser une trace des plus et des moins, mais aussi du travail à effectuer, des résultats des évaluations et du sentiment de l’apprenant dans différentes phases de son apprentissage. En fin de compte dans des cas particuliers d’élèves récalcitrants ils permettent au formateur de se dédouaner d’un manque d’implication en mettant l’apprenant sur la lecture d’un travail personnel insuffisant de son fait : je t’ai donné un marteau, je t’ai expliqué son utilisation mais tu n’a pas acheté d’huile de coude : résultat tu vois le clou n’est pas planté et le tableau n’est pas exposé uniquement de ta faute. Car on en revient au début de notre propos : on ne donne pas un poisson mais bien la cane à pêche et la technique pour subvenir à sa faim = je ne peux pas conduire à ta place : on vise de fait une autonomie. Celle-ci est en fin de compte l’aboutissement d’un accompagnement ; l’acquisition de cette autonomie nécessite une contrainte intellectuelle du formateur lui-même avant de passer à un jeu de subordination maître élève pour terminer vers un rapport d’égal à égal encadrant apprenant où l’autoformation prendra une large part du temps de l’élève, pour terminer sur l’objectif principal de la libération vers la fonction de jeune conducteur autonome
La procédure qui représente la chronologies des différentes phases est donc la clef de l’implication des personnes présentes dans l’acte de formation. L’apprenant doit connaître les différentes phases qui ont un logique progressive en cliquet : les acquisitions permettent de passer à autre chose et il est souvent difficile de faire un apprentissage analytique sans prendre en considération un cheminement par objectifs identifiés sans pour cela renier la visée du tout au regard des parties.
L’autonomie est donc une visée principale mais elle peut faire l’objet d’exercices à l’intérieur d’un travail encadré. Ces petites touches d’activité personnelles vont permettre de préparer l’apprenant à son devoir d’individualisation au regard du travail à accomplir. Le travail du formateur est donc de proposer des ateliers d’auto formation sur des points aussi bien intellectuels que de technicité de conduite en prenant en compte la sécurité de tous : une liaison radio avec un apprenant seul au volant sur un parking dépourvu d’obstacle sera pour faire naître un sentiment « de maître du monde ». Mais un simple travail de recherche peut aussi favoriser aussi bien l’implication, la motivation de l’apprenant et lui donner un droit à être acteur de sa formation
Ensuite il y a les moyens mis à la disposition de l’apprentissage : la question principale est de comprendre l’adéquation entre l’objectif poursuivi et les outils offerts (outils à construire ou a acheter